JO - Sion 2026 - texte libre de lecteur
23 mai 2018« Bonjour à tous,
De mon plein gré, j’ai décidé de partager avec vous quelques réflexions au sujet de la votation sur les jeux olympiques de 2026 à Sion qui interviendra le 10 juin prochain....
J’ai eu l’opportunité de pouvoir aller discuter avec les dirigeants des remontées mécaniques de Whistler pour les JO de Vancouver un an avant leur avènement c’est-à-dire en 2009. J’ai également pu rencontrer les autorités ainsi que les dirigeants des remontées mécaniques de Sotchi deux fois avant les jeux olympiques, soit en 2012 et en 2013. Je viens d’ailleurs d’y retourner en mars cette année pour voir l’après-jeux suite aux remarques de notre presse qui déclarait que tout était déserté et à l’abandon.
Voici mes constatations basées, non sur des rumeurs, mais sur des visites et des rencontres avec les acteurs réellement impliqués dans les jeux olympiques :
- Les dépassements engendrés pour les jeux olympiques viennent toujours des investissements liés à des infrastructures qui n’existaient pas. J’ai pu constater personnellement à le changement de la route qui partait de Vancouver pour aller à Whistler et qui s’est transformée de route à grand trafic à autoroute. Le patinage de vitesse et la piste de bob sont en général aussi des sources de dépassement pour l’organisation des JO. Pour Sion 2026, ces deux infrastructures existent déjà ailleurs et ne seront pas construites pour ensuite rester aux frais des collectivités.
- Pour Sotchi, il faut se rendre compte que trois stations de ski sur quatre et les villages correspondants ont été créés de toute pièce. Il existait bien deux ou trois vieilles installations à Alpika construites vers 1990, mais le domaine olympique hivernal a été construit de toute pièce pour les jeux olympiques plus haut dans la vallée. La vallée était anciennement desservie par une route sinueuse qui a été remplacée par une route à grande vitesse en fond de vallée, un aéroport et un réseau de train depuis l’aéroport jusqu’aux stations de ski. Ces réseaux n’existaient pas du tout avant les jeux. Les autorités ont aussi transformé la ville de Sotchi et une grande partie de ses infrastructures à coup de milliards pour y construire des stades ainsi qu’un circuit de formule 1. Tout ceci ne concerne en rien les JO de Sion. Nos infrastructures sont déjà construites et n’ont besoin, pour certaines d’entre-elles, que d’un lifting.
- La presse nous a annoncé que tout était déserté à Sotchi et que les stations de ski étaient laissées à l’abandon. Pour y être retourné cet hiver en mars, je peux vous assurer que cela n’est pas le cas. Il y a du monde et le domaine skiable de Rosa-Khutor a même été agrandi pour répondre au nombre de visiteurs. En mars, nous avons personnellement constaté deux jours avoisinant les 10'000 skieurs par jour alors que la station compte 23 installations. Pour comparaison, le record à Grimentz-Zinal est de 7850 personnes pour 21 installations. Depuis les JO, les villages ont été améliorés et des zones piétonnes ont été aménagées pour rejoindre les villages entre eux sans devoir prendre un véhicule. Les sites ne sont donc pas du tout désertés et laissés à l’abandon. - Le budget de fonctionnement des JO de Vancouver était de 1.9 milliards de dollars canadiens en 2010, ce qui équivaut à environ 1.5 milliards de francs suisses. Le budget de Sion 2026 est de 2 milliards de francs suisses alors que les infrastructures sont existantes. Avons-nous vraiment sous-estimé les frais d’organisation ? J’en doute.
- Le milliard de francs de la confédération a été provisionné pour un grand événement dans les années 2020. Si cet argent n’est pas utilisé pour les JO d’hiver, il ira pour l’organisation de la prochaine exposition nationale qui sera répartie entre une dizaine de villes suisses du plateau. Est-ce cela que nous désirons vraiment ? Cet argent n’ira pas dans d’autres projets sociaux, environnementaux ou pour assainir des caisses sociales. Ceci est la décision du Conseil fédéral.
Les JO de Sion nous apporteraient une visibilité internationale et des recettes financières avant, pendant et après les JO qui vont permettre à toute l’économie valaisanne de créer des emplois. Nous discutons de garantir un déficit de 100 millions de francs, ce qui est une certaine somme. Mais osons deux comparaisons :
1. La construction des bâtiments de l’EPFL à Sion situés à côtés de la gare va coûter 335 millions de francs et concerne entre 120 et 150 places de travail. l’Etat du Valais devra assumer un coût annuel pour l’EPFL de l’ordre de 8 à 9 millions de francs, donc plus de 100 millions sur une période de 12 ans.
2. L’organisation de l’exposition nationale suisse de 2002 a coûté 1.6 milliards de francs. Que reste-t-il de cette exposition aujourd’hui ? Et sincèrement, a-t-elle eu un impact au niveau international qui se rapproche un tantinet soit peu de l’impact de l’organisation des JO en hiver ?
Pour un canton qui a un budget de 3.5 milliards de francs, les 100 millions représentent l’équivalent de 2.85%, ou remis au niveau d’un salaire mensuel de Fr. 4'500.-, à Fr. 128.25. Je pense que cela serait supportable. Ceci a également été calculé en partant du principe qu’aucune société ne fasse de bénéfice supplémentaire (restaurants, hôtels, magasins, vignerons, taxis et autres services annexes) et qu’aucun impôt supplémentaire ne serait encaissé par le canton. Je pense quand même qu’il y aura des rentrées fiscales plus élevées suite à ces jeux qui déboucheront sur une augmentation des recettes fiscales équivalant ou dépassant même la garantie de déficit.
Je vous encourage à voter positivement pour l’organisation de ces jeux car je suis persuadé qu’ils aideraient grandement notre développement et à préserver des emplois dans nos vallées latérales déjà fortement impactées par La Lex Weber, la LAT (nouvelle loi sur l’aménagement du territoire) et tout dernièrement l’arrêté du Tribunal Fédéral sur la gratuité des camps de ski qui pourrait nous faire perdre énormément de futurs clients.
Je vous remercie de m’avoir lu et profite encore de vous envoyer mes meilleures salutations.
Pascal Bourquin Directeur Remontées Mécaniques de Grimentz-Zinal SA
4 commentaires
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Posté par :
Michel
Date :
06/06/2018 - 14:43
Désolé, ce n'est absolument pas la faute de M. Bourquin, je suis le seul responsable du choix de la photo sur l'article de M. Bourquin qui ne m'a transmis que son texte… j'en prends donc l'entière responsabilité !
Votre Président Michel Cretton -
Posté par :
GL
Date :
03/06/2018 - 21:12
M. Pellissier,
C'est l'utilisation du logo ou la pertinence des propos de Monsieur Bourquin qui vous dérange ?
Sur la forme on réagit ... mais pas sur le fond de l'article ... Dommage ! Peux faire mieux. -
Posté par :
Pierre-André Pellissier
Date :
02/06/2018 - 22:57
De quel droit M. Bourquin utilise t-il le logo et la marque Valais en en-tête de son article??
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Posté par :
Michel
Date :
23/05/2018 - 17:36
Merci à M. Bourquin de nous faire partager le fruit de ses réflexions et de ses constatations sur place à Sotchi.
Votez et faites voter un OUI, c'est la dernière ligne droite qu'il nous faut gagner.
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