NUCLEAIRE, c’est quoi la suite ?
11 novembre 2016
Tout d’abord et en préambule, je tiens à vous dire que le comité du PLR Orsières ne s’est pas vraiment penché sur cette question. Ces trois dernières semaines, notre préoccupation ayant été tout accaparée par l’élection à la vice-présidence de Pascal.
C’est donc à titre personnel, et sur sollicitation d’Urbain, que je m’aventurerai à vous donner mon avis sur le nucléaire.
Sachez que je suis partagé sur le sujet ; en mettant dans la balance d’un côté les arguments économiques et de l’autres sécuritaires, il m’est force de constater que les enjeux sont complexes et d’envergures. Il ne s’agirait pas de traiter ce sujet à la légère.
Il y a cependant deux aspects qui m’interpellent !
Le premier concerne notre approvisionnement énergétique ; nous sommes 9 milliards sur cette planète et demain, à la porte de 2050, nous serons 15 milliards. Pourrons-nous nous passer de l’énergie nucléaire ? J’en doute fort. Il suffit pour s’en convaincre de constater que ceux qui nous demandent d’abandonner le nucléaire, sont les mêmes qui font systématiquement opposition au parcs éoliens ou à l’agrandissement de nos barrages, sans parler de l’abandon pur et simple des centrales au fil du Rhône… Mais le problème énergétique, lui, n’ira qu’en s’intensifiant ces prochaines années.
Le deuxième est qu’il faut le reconnaître nous ne maîtrisons pas les effets de l’atome et de sa fabuleuse énergie qui, il faut le rappeler, nous permet la Vie sur terre. Le soleil ainsi que le noyau de la terre sont de gigantesques centrales atomiques à fusion nucléaire, sans lesquelles notre planète serait un gros bloc de matériaux inertes et de glace avoisinant les -273°C.
Mais le risque d’un accident nucléaire dans un pays aussi densifié que le nôtre n’est évidemment plus acceptable et pèse très lourd sur la pertinence de la production de cette énergie en l’état. Sans parler des difficultés du traitement de ses déchets hautement radioactifs dus à la fission nucléaire.
En tant qu’ingénieur, je me refuse toutefois à l’idée de mettre en péril la recherche sur l’atome, car je pense que cette énergie, dans un contexte maîtrisé, auquel nous devons tendre, sera incontournable dans le futur. Il faut donc impérativement maintenir la recherche, mais quid si l’on sort du nucléaire ? Où trouvera-t-on l’intérêt et son financement ?
Je suis assez sceptique sur la possibilité de remplacer l’entier de l’énergie nucléaire et surtout fossile par du solaire ou du renouvelable. Je ne parle pas ici de notre région, en particulier, qui possède une production propre hydraulique, mais à un niveau global. Pour ma part, je serais beaucoup plus enclin à abolir toute énergie fossile et ceci le plus rapidement possible. En Chine cela en devient une véritable catastrophe écologique, qui se répercute sur l’entier de la planète par l’apport massif de gaz à effet de serre.
C’est pourquoi, aujourd’hui la communauté scientifique internationale cherche à concevoir une centrale à fusion nucléaire, fonctionnement idem au soleil, qui ne produira quasiment pas de déchets radioactifs. Cette recherche doit, à mon sens, impérativement continuer et être financée par les lobbies nucléaires.
L’initiative demande une sortie du nucléaire précipitée à l’aune de 2029, soit demain matin. J’ai donc un peu peur que nous ne jetions avec l’eau du bain, le bébé et que le dogmatisme écologique ne prime sur un certain pragmatisme scientifique…
Le projet du Conseil Fédéral et du Parlement nous donne une sortie plus mesurée d’ici 2050. Celui-ci nous laisserait un laps de temps supplémentaire pour une réflexion plus approfondie sur l’avenir de l’atome dans le cadre de notre approvisionnement énergétique futur.
En conclusion, je suis pour un arrêt de construction de nouvelles centrales à fission nucléaire car le danger que représente la pollution à la radioactivité n’est pas acceptable pour l’humanité.
Que l’on stoppe nos centrales en service en 2029 ou en 2050, je suis plutôt favorable pour 2050, et j’espère que d’ici-là les progrès de la science nous permettront de déboucher sur la première centrale dite « propre » à fusion nucléaire dans laquelle le monde scientifique met beaucoup d’espoir. Avec une source d’approvisionnement quasiment illimitée et une production et déchets bien plus propres que la plupart des procédés en fonction actuels, ces centrales devraient produire l’énergie de demain au côté des autres renouvelables, comme le solaire et l’hydraulique.
Il reste que le mot « nucléaire » à une connotation insupportable pour certains et que ces personnes risquent de partir dans le même combat dogmatique sans vraiment faire la différentiation.
L’avenir nous le dira, car cela ne devrait être plus qu’une question de quelques décennies pour voir naître la première centrale atomique propre. Alors « wait and see » comme disent les Anglais…
Article rédigé par Michel Cretton
Source : http://www.usinenouvelle.com/article/la-course-a-la-fusion-nucleaire.N378725
1 commentaire
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Posté par :
Urbain
Date :
19/11/2016 - 19:21
Je vois que le sujet ne passionne pas les foules.
Je constate que ta position est du même type que celle qu'avaient émis le PLR, le PDC et l'UDC en 1984 déjà en réaction aux initiatives 'anti-atomique' et 'énergétique'. A ce rythme, on peut affirmer que la transition énergétique et la revalorisation de notre énergie hydraulique n'est pas une priorité de la droite.
Pour terminer, je tiens à préciser que contrairement à ce que ton message laisse entendre, dans les 50 pages de la loi sur l'énergie (stratégie 2050) il n'est mention à aucun moment ni d'un échéancier ni d'une date butoir (2050 pour toi) de fermeture de centrales nucléaires .
Pour celles et ceux qui voudraient vérifier, voici le lien vers le site de la Confédération -> http://www.bfe.admin.ch/energiestrategie2050/index.html?lang=fr
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