Assemblée primaire du mercredi 21 juin 2023
21 juin 2023Assemblée sous haute tension !
Je me suis abstenu de prendre la parole sur le blog avant cette assemblée qui s’annonçait sous le signe de la haute tension…
En effet, une formation politique n’a pas hésité, quant à elle, à...
politiser cette assemblée primaire, qui a contrario, pour le PLR, devait justement se prononcer sur le fond sans pression et sans posture politique ou partisane.
Je rappellerai, ici, un principe intangible de notre démocratie, la séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. A vouloir politiser cette assemblée, nous arrivons au final, édulcorés de fakes news et empreintes de convictions personnelles relayés sur les réseaux sociaux, à diviser la population au lieu de la rassembler. C’est du reste pour cette raison, et pour respecter le choix de chaque citoyen que le PLR s’est abstenu de donner son avis politique. Avis qui, à mes yeux, n’a aucune valeur et rien à faire dans un tel contexte.
Il n’est pas de la compétence de l’assemblée primaire de dire au pouvoir exécutif ce qu’il doit ou aurait du faire, n’en déplaise à certains. Chaque pouvoir doit rester à sa place et dans la limite de ses compétences légales. Les conseillers municipaux ont été élus, par le peuple, pour diriger la commune, le législatif est là pour approuver ou non, les positions prises par l’exécutif. Dès lors, les « moi je n’aurais pas fait comme ça ! » n’ont rien à faire dans le cadre d'une telle assemblée et sont hors propos.
Suite à cette assemblée, je me sens plus libre de donner mon avis, sans risquer d’influencer le citoyen dans le sens de mes convictions ou réflexions.
Ces deux dernières semaines je me suis renseigné, afin de me forger ma propre opinion et ainsi être à même de me prononcer sur le fond et non sur la forme. Pour ce faire, je me suis adressé à des personnes qui étaient plutôt « contre » cette fusion, afin de comprendre l’enjeu et leurs arguments. Je remercie ces personnes, que j’estime être compétentes dans ce domaine d’expertise, de m’avoir éclairé et répondu sans détour à toutes mes questions de néophyte. Ceci m’a permis de faire 3 constatations.
La première, et à l’instar d’un citoyen qui a pris la parole, je suis déçu de cette assemblée primaire, mais pas pour les mêmes raisons. Déçu car je pense que sur les 248 personnes présentes, une large majorité de citoyens ont été appelés à venir défendre ; soit une posture d’une formation politique, soit la défiance ou le soutien à nos autorités, soit des places de travail, soit venus sous la pression familiale, partisane ou professionnelle ou pour plein d’autres raisons encore, qui comme je l’ai dit ci-dessus, nous empêchent de délibérer sereinement, et ne devraient en aucun cas être le moteur principal de notre réflexion.
Pour ma part, nous avons touché, lors de cette assemblée, clairement les limites de la démocratie participative et je reste persuadé que la politique des réseaux sociaux, la politique du slogan facile, de la petite phrase assassine ne nous apporte rien de concret et ne nous fait pas évoluer vers le haut, mais nous divise encore un peu plus.
Malheureusement certaines formations politiques en font régulièrement leurs choux gras et cheval de bataille. Je rappellerai que l’assemblée primaire n’a pas pour vocation de donner une tribune électorale aux formations politiques. Mais malheureusement certains en font, visiblement, leur fond de commerce ! Navrant de voir cette récupération politique dans une assemblée qui devrait en être le plus possible dépourvu !
Je rappelle aux intéressés et pourfendeurs en tout genre qu’il n’y a pas qu’une assemblée primaire chaque 4 ou 5 ans, mais deux par année… et comme par hasard, je ne les vois jamais le reste du temps, lorsque les sujets sont moins ostentatoires et où ils n’auraient pas l’occasion de se mettre en avant ou de se faire-valoir. Deux assemblées primaires par an que je m’astreins à participer vu ma charge politique et où nous nous retrouvons dans la petite salle de l’aula bien assez grande, la plupart du temps, pour recevoir le pouvoir législatif. Je rappellerai à ces mêmes personnes qui se réclament de la démocratie du peuple souverain, que c’est dans ces petites assemblées que se jouent la réelle démocratie. Où on nous explique que le timbre de l’énergie est calculé par des bureaux d’experts, calcul trop compliqué pour le commun des mortels, et que celui-ci se voit valider par l’Elcom et que, dès lors, nous n’avons aucune décision à prendre en la matière. Que sur le prix de l’énergie nous n’avons pas plus d’emprise, car celui-ci relève du marché libre. Alors venir faire le show lors d’enjeux cruciaux et ne plus participer ensuite pour le menu fretin, est tout simplement malhonnête et irrespectueux des institutions.
Ce qui m’amène au deuxième point ; regrouper le réseau en SA ou rester isolé en 4 parts, en main communal certes, mais avec chacun de son côté sa solution.
Je fais partie de ceux qui appellent de leur voeux, depuis 2013 maintenant, à la fusion des communes. Je milite pour cette fusion, sans réel succès je dois l’avouer, pour deux raisons. La première, c’est évidemment l’énergie hydraulique et la seconde, le tourisme, ou vice versa, car les deux sont d’un intérêt capital pour notre région. Je ne vais pas développer le sujet de la fusion des communes, ni ses enjeux, car je l’ai déjà fait sur ce blog.
Mais le regroupement de nos réseaux, sous une même entité et sous la forme d’une SA, me parait intéressante et va dans le sens d’une unification de notre bassin hydraulique du barrage des Toules à Sembrancher. Nous acquérons, ainsi et à moindre frais, la ligne de moyenne tension entre le barrage et Orsières, colonne vertébrale indispensable à la circulation du courant dans notre région, aujourd’hui appartenant à la Romande Energie et à DransGrid. C’est un des points qui m’a poussé vers l’acceptation de ce projet. Et comme l’a relevé le Président de la commune, ce n’est qu’un premier pas. La solidarité intercommunale m’a aussi parlé dans la perspective d’un rapprochement en vue d’une véritable fusion.
Le dernier point, plus difficile à apprivoiser car relevant tout à la fois du technique et du juridique, est le point soulevé par M. Jean-René Pouget sur la protection du consommateur par la loi fédérale. J’ai longuement médité sur le sujet, mais comme je lui ai répondu, on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. L’année 2023 lui donne pleinement raison, mais reste un cas de figure particulier et, je l’espère isolé, avec en filigrane la guerre en Ukraine et l’arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires dans les centrales françaises. Comme l’a relevé le tableau présenté en assemblée, la consommation en direct de notre propre production nous aurait couté plus cher ces cinq dernières années et pose de nombreuses questions, notamment sur le taux d’autoconsommation. Car nous nous retrouvons, à certains moments, à produire plus que notre propre consommation, et à d’autre, à devoir en acheter sur le marché libre, car en dessus de nos capacités de production. Le problème est, dès lors, plus complexe qu’il n’y parait de prime abord ! De devoir acheter sur le marché libre dans des périodes de piques et en saison hivernal n’est pas une mince affaire.
Au final, même cet argument ne m’a pas convaincu, car pour couvrir ces périodes de manque, il me semble préférable de se prémunir en achetant et vendant de manière contractuelle et à l’avance, car nous en connaissons les conditions et ne sommes pas tributaires de la volatilité journalière ou saisonnière du marché. De la part d’un exécutif, qui gère l’argent public, cette posture prudente et anticipée ne me choque pas, car aller boursicoter en temps réel me semble être fortement risqué et aléatoire.
Pour conclure, je peux comprendre la frustration de certains dont le choix de l’exécutif ne s’est pas porté sur leur solution, par exemple celle d’un fermage de notre réseau local avec la Cedre, mais je vous rappelle que ce choix est du ressort de l’exécutif. Notre compétence réside sur le fait de nous prononcer sur le sujet proposé et, non sur ce que l’on aurait aimé ou fait à leur place. Tout simplement parce que nous n’avons pas été élus pour le faire.
En l’occurrence, je n’ai pas trouvé dans les différents arguments "contre" matière suffisante à refuser la proposition du Conseil communal.
Michel Cretton
1 commentaire
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Posté par :
Michel
Date :
22/06/2023 - 18:21
Vous l'aurez compris, je ne suis pas un fervent défenseur des assemblées primaires, car soit on est 250 et auquel cas il devient impossible de statuer sereinement, la charge émotionnelle de l'objet mis en votation le rendant tout simplement impossible, soit on est une petite vingtaine et pas tous vraiment au fait des objets à l'ordre du jour ! J espère que dans la prochaine configuration qui va nous être proposée, le Conseil communal va réfléchir à une structure un peu plus efficiente. C'est un avis personnel.
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