Loi sur la Chasse

Cette loi me paraît juste, car elle va dans le sens des connaissances actuelles sur les grands prédateurs et, tout particulièrement, sur celles du loup. Comme il semblerait que tout se cristallise autour de celui-ci, je traiterai uniquement de ce sujet.

La loi permettra des tirs préventifs. Les opposants s’insurgent sur le terme préventif, car selon eux, cela laissera une trop grande liberté d’interprétation aux cantons pour abattre des loups. C’est là leur principal argument.

Alors, que se cache-t-il, réellement, derrière cette volonté de tirer préventivement le loup ?

Le loup est un animal socialement structuré et qui peut apprendre de situations concrètes. Le but d’un tir préventif est, dès lors, de pouvoir former par apprentissage le groupe sur les dangers de s’approcher trop près des troupeaux ou des habitations. Bien évidemment, ces tirs devront être réalisés sur des individus devenus familiers ou se spécialisant sur les animaux de rente.

D’autre part, il a été démontré que les tirs qui déstructurent une meute sont contre-productifs, car la désorganisation de la cellule sociale donnerait lieu, ultérieurement, à encore plus d’attaques. La marge de manœuvre est donc relativement restreinte !

Il s’agit, dès lors, de tirs chirurgicaux réalisés par des gardes-faune, dans le but de corriger le comportement de la meute et non de la faire éclater. Les prélèvements devant être faits sur des subadultes ou des individus en voie de dispersion.

Je sais être, ici, trop technique pour le grand public. Mais malheureusement, et je l’ai déjà évoqué à bon nombre de reprises, les raccourcis simplistes débouchent rarement sur des solutions efficientes.

Cette loi a, du reste, été débattue durant deux ans au parlement, largement coachée et épaulée par des scientifiques.

S’il fallait encore le démontrer, en France voisine, le chemin y est déjà clairement pris, sous couvert d’études afin d’en assurer la probité. Tout nous laisse donc présager que nous allons dans la bonne direction avec cette nouvelle loi sur la chasse. 

Pour ma part, il est évident qu’un OUI le 27 septembre ne représente en aucun cas le droit à « flinguer tous les loups » comme je l’ai entendu. Mais bel et bien d’un outil intelligent de régulation de l’espèce loup, en complément des mesures de protection des troupeaux.

Il y a donc encore un long chemin à parcourir, et ce ne sera qu’en mettant tous les acteurs autour de la table, que nous pourrons trouver des solutions. Encore, faudra-t-il être ouvert au dialogue et aux compromis !

Michel Cretton

PS : Pour tous ceux qui aimeraient en connaître un peu plus, je vous recommande vivement le livre de Jean-Marc Landry « le loup », édition 2018